En tant que couturière qui coud depuis un certain nombre d’années des podeagis et qui en a fait un peu sa spécialité, comment ne pas mettre son doigt (et puis tout le bras et puis… tout !) dans l’univers artistique Hmong ?
Les Hmong sont un peuple d’Asie du Sud-Est. Wikipedia nous apprend ceci :
“Les Hmong, Mong ou H’Mong sont des peuples d’Asie originaire des régions montagneuses du sud de la Chine (principalement la province du Guizhou), ainsi qu’au nord du Viêt Nam et du Laos. Ils sont aussi appelés Miao (chinois : 苗 ; pinyin : miáo ; littéralement : « provenant des rizières ». Les Hmong eux-mêmes emploient souvent la dénomination « montagnards ».”
L’une des caractéristiques de leur culture est la richesse de leurs broderies, notamment pour leurs vêtements et accessoires, élevée au rang d’Art.
Cet art de la broderie est chez eux l’expression de la féminité et de l’accomplissement féminin.
Dès l’âge de 7 ans, les filles commencent à apprendre l’art de broder, sous la conduite de leurs mères, grand-mères, soeurs, etc… A l’âge de 15 ou 16 ans, elles maitriseront parfaitement cet art, acquérant ainsi leur statut social.
Elles débutent par de simples broderies puis quand elles sont plus aguerries, elle commencent les pièces maîtresses de leur trousseau, à savoir leur robe de mariée et leur porte-bébé.
Ils sont de la même structure que les podeagis coréens, à savoir un long tablier surmonté de deux longues bretelles qui s’enroulent autour du porteur pour soutenir le porté.
Le nom exact est « Daim Nyiam ev Menyuam » ou plus simplement « Dai Nyia » dans sa version prononçable pour les gens comme moi qui ne savent pas parler la langue Hmong.
Ces portes-bébés sont porteurs de symboles très forts : ce podeagi est censé protéger l’âme de l’enfant. Les touffes de fil sont destinées à dissimuler le porte-bébé et à empêcher les esprits mauvais de perturber l’enfant.
Ils sont surtout l’expression la plus forte de l’amour maternel. Ils sont le symbole et la prolongation du cordon ombilical. C’est fort, n’est-ce pas ?
Autant dire qu’avec une charge émotionnelle et symbolique aussi forte, ces portes-bébés ne peuvent être que sublimes !
(photos ci-contre : détails de porte-bébés anciens, à droite : porte-bébé des années 1950)
Vous comprenez maintenant pourquoi je m’attache tant à ces broderies, d’autant plus que je travaille avec une entreprise Fair Trade, sur place en Thaïlande. Donc je sais que mon travail, même si c’est une goutte d’eau, aide ces femmes à faire perdurer leurs traditions ancestrales.
Les Podeagis Hmong de chez JoliKrea
C’est donc pour cela que vous trouvez beaucoup de ces broderies chez moi !
Il y en a de deux types :
– des broderies machines, avec des motifs typiques, fait sur place en Thaïlande.
– des broderies anciennes (tablier de porte-bébé ou autre), faites à la main, avec toute la symbolique que vous venez de lire.
Bien sûr, les prix ne sont pas les mêmes, mais comme toujours, je cherche à rendre la Beauté accessible à tous.
Donc je propose des articles avec des broderies machines, à des prix accessibles. Et bientôt, je proposerai des podeagis restaurés, des petits bijoux d’art, faits main. La plupart n’ont plus de bretelles ou sont très abimés. Donc je vais les restaurer et vous le proposer avec du tissu porteur pour les bretelles, plus adaptées à notre manière de porter occidentale.